ARCHITECTURE ET PATRIMOINE VIROFLAYSIENS
Depuis plus de 10 ans, Sauvegarde Viroflay Patrimoine s'engage à faire connaître et à promouvoir le patrimoine culturel de Viroflay. À ce titre, nous avons participé à l’élaboration des 20 panneaux disséminés dans la ville qui désignent des lieux
remarquables par leur architecture ou leur histoire.
Ne voulant ignorer aucun aspect du patrimoine bâti viroflaysien, notre association s’est orientée vers la connaissance des maisons anciennes, nombreuses, qui ont modelé la ville en lui donnant un cachet très particulier. Ces constructions témoignent en effet d’une manière d’habiter le territoire à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, plus précisément entre 1880 et 1930.
Nous travaillons à préserver cet héritage pour les générations futures.







VIROFLAY, PATRIMOINE MÉCONNU
1880 - 1930
1880, c’est 10 ans après la défaite de Sedan et avec les cicatrices de la guerre on veut oublier aussi les émeutes sanglantes de la Commune de 1871. Un besoin de renouveau se fait sentir, encouragé par une industrie en plein essor et par le développement du chemin de fer qui permet de quitter Paris et son « air vicié », porteur de maladies (choléra en 1832 et 1849 et tuberculose qui fait des ravages).
Une élite bourgeoise se fait alors construire des maisons de villégiature pour y passer l’été. On veut profiter de l’air de la campagne à proximité de la capitale.

Rue des Prés au Bois, Viroflay


Nous vivons aujourd'hui dans un contexte de bétonnage intensif qui fait souvent table rase des patrimoines bâtis typiques de l’Ile-de-France et qui impacte la qualité du paysage urbain.
La liste des démolitions à Viroflay s’allonge. Nous vous proposons de découvrir quelques-unes des propriétés qui ont marqué notre ville.
Démolition de la demeure «Bon Repos », le 28 novembre 2019.

LA DEMEURE DE BON REPOS
Bâtie au début du XVIIIe siècle au milieu d'un grand parc romantique, « Bon Repos » a accueilli nombre de personnages illustres comme l'égérie de Lamartine, Julie Charles (Elvire), l'historien Anatole Leroy-Beaulieu, Ernest Roger, précurseur de la TSF et le comédien RAIMU venu tourner en 1943 une séquence du Colonel Chabert.
En 2017, l'association a voulu marquer le bicentenaire de la venue de Julie Charles, fait moins anodin qu'il n'y paraît : la présence de Julie souffrante à Viroflay, alors que Lamartine l'attendait à Aix-Les-Bains, va inciter le jeune poète à écrire les premières strophes du poème « LE LAC », pièce maîtresse de son œuvre « Les Méditations Poétiques » qu'il publiera trois ans plus tard. Ainsi, le domaine de «Bon Repos» a-t-il marqué à sa façon l'histoire littéraire française du XIXème siècle.
Malgré nos campagnes de sensibilisation, un suivi du dossier, notre demande de Label "Maison des Illustres" et des idées de réhabilitation, la propriété a malheureusement été démolie en novembre 2019, après avoir longtemps subi les assauts du temps.
Pour plus d'information : « Étude historique du domaine de Bon Repos à Viroflay (Yvelines) », Philippe Cachau, 2012.


Requiem
Ainsi donc, tout est dit : l'espace est vide, plus de murs, aucun cri, le ciel voit ses nuages, chiens affolés, courir on ne sait où, tandis qu'au couchant un incendie s'allume à travers les arbres…
Il fait froid, j’ai froid… Plus que des pierres muettes d'effroi, en tas, couchées, enlacées, pâles et froides sur un champ de bataille !
Des feuilles aux ors saisissants, mortes elles aussi, volent au vent, en larmes silencieuses…
Dormez à jamais en « Bon Repos » Jean Pierre Labbé, Elvire, Mgr Dupanloup, Anatole Leroy-Beaulieu et vous aussi Ernest Roger…
« Autant en emporte le vent… ».
Christian Lamoureux, 27/11/2019


LA VILLA DES ORMES
La villa des Ormes, rue Gabriel Péri, est une pépite et une énigme en même temps.
Son illustre propriétaire, Jules Claretie (1840-1913), romancier, chroniqueur de la vie parisienne et administrateur de la Comédie-Française voulut créer une maison originale, une sorte de maison-musée. Influencé par la mode, il para la façade de sa maison de céramiques, dont il affirma qu’elles étaient de Parvillée et provenaient de l’Exposition Universelle de 1878. Qu’en est-il ?
Comme en témoignent les journaux en 1878, le céramiste Léon Parvillée (1830-1885), spécialiste de la décoration turque au 16ème siècle, fut chargé de l’exécution céramique de la grande façade du Palais de l’Exposition qu'il orna de carreaux à reliefs assemblés en grandes plaques représentant des oiseaux et des boutons floraux d’une coloration vive.
Il est certain que les constructions réalisées pour les expositions universelles étaient démolies ensuite et récupérées par des démolisseurs que J. Claretie fréquentait beaucoup. Il a donc pu récupérer ces céramiques. Mais sont-elles de Parvilléee ? Aucun dessin ne permet de l’affirmer. Nous espérons que l’actuel propriétaire pourra trouver la signature du céramiste au dos d’un carreau...
AVENUE DU GÉNÉRAL LECLERC
24 avenue du Général Leclerc, une autre villa en pierre meulière nous semble tout aussi intéressante. Ses volumes, son décor de briques, ses céramiques bleu et blanc, sa terrasse à balustrade, son pignon orné d'une niche circulaire et d'un buste de femme, ses médaillons à têtes de chiens (ou de loups ?) en haut-relief... attirent notre attention.
Nous serions heureux d'en connaître davantage sur sa construction et son histoire. Si vous avez des informations, n'hésitez pas à nous contacter !


